TROPLOIN LA GAUCHE ALLEMANDE
BIOGRAPHIES


 

LA GAUCHE ALLEMANDE : BIOGRAPHIES

Nous reproduisons ici, parfois légèrement modifiées et augmentées, les biographies contenues dans le recueil Ni parlement, ni syndicats : Les conseils ouvriers !, Les Nuits Rouges, 2003, dont la postface, La Révolution ouvrière et au-delà, peut être lue sur ce site. Pour P.Levi, R.Luxemburg et Radek, nous résumons seulement ce qui est en rapport avec la gauche allemande.

Ces notices doivent un peu aux ouvrages de P.Broué, beaucoup à l'étude de Philippe Bourrinet, La Gauche hollandaise (qui traite longuement de l'Allemagne), publiée par le CCI, dont la version complète est disponible sur "Left Wing" Communism - an infantile disorder ? (et paraîtra en anglais chez Brill aux Pays Bas), et pour le national-bolchévisme au livre très fouillé de L.Dupeux, National-Bolchévisme. Stratégie communiste et dynamique conservatrice, H.Champion, 1979.

APPEL Jan (1890-1985)

Pseudonyme: Hempel. Ouvrier des chantiers navals.
 
1908 Adhère au SPD. Actif avec les Radicaux de gauche pendant la guerre. Spartakiste. Anime le KPD(S) à Hambourg. Président des "hommes de confiance révolutionnaires" dans cette ville. Prend part à la dissolution des syndicats par les ouvriers. Président du KPD(S) à Hambourg.
Octobre 1919 Représente l'opposition de gauche hambourgeoise au congrès de Heidelberg.
Mars 1920 Participe aux combats de la Ruhr. Avril 1920: adhère au KAPD à sa fondation.
Juillet-août 1920 Envoyé par le KAPD en Russie avec F.Jung. Un voyage mouvementé, avec détournement d'un chalutier. Responsable de l'hebdomadaire de l'AAU dans la Ruhr.
1921 Considère prématurée la fondation d'une IVème Internationale.
1923-25 En prison pour le détournement du bateau.
A partir de 1926 Vit en Hollande. Participe au Groupe des Communistes Internationalistes. Principal rédacteur des Principes de base de la production et de la distribution communiste (1ère édition, 1930).
Après 1933 Vie clandestine en Hollande. 1945: membre du Spartacusbond.
1976 Assiste au congrès de fondation du CCI, sans jamais en devenir membre.

GOLDSTEIN Arthur (1887-1941)

Journaliste. Membre du SPD (1914), de l'USPD (1917). Un des fondateurs du KAPD, où il attaque le national-bolchévisme.
 
Novembre 1920-mars 1921 Délégué au Comité Exécutif de l'IC. Partisan de Schröder dans la scission du KAPD. Responsable de la KAI.
1922 Avec Schröder et Dethmann, théorise la vanité ou la nocivité des luttes salariales: il ne reste au prolétariat que la lutte révolutionnaire (ce qui justifie mieux encore la création " par en haut " d'une nouvelle Internationale).
1922 Retour au SPD, où il rejoint l'opposition de gauche animée par Paul Levi. Sous le nazisme, comme d'autres ex-KAPDistes (Schröder, Reichenbach, Schwab), membre des Rote Kämpfer (Combattants Rouges). On peut considérer ce groupe comme une certaine résurgence du KAPD, à une époque qui rend impossible le type d'action sur lequel s'était fondé le KAPD en 1920. Il se forme au sein du SAP (issu lui-même d'une opposition de gauche dans le SPD), et défend les positions "communistes de gauche " sur les syndicats et la Russie.
1936 Répression, et arrestation d'environ 150 membres sur 200.
Après 1933 Goldstein émigre en France. Il sera tué par la Gestapo.

GORTER Hermann (1864-1927)

Né en Hollande. Fils de pasteur calviniste. Poète célèbre, d'inspiration lyrique sociale, partisan d'un art prolétarien. Oeuvre la plus connue: Mai (1889).
 
1897 Adhère à la social-démocratie hollandaise (SDAP). Excellent orateur, propagandiste et vulgarisateur.
1907 Fait partie de l'opposition de gauche rassemblée autour du journal De Tribune.
1909 exclu avec ce groupe, cofondateur et dirigeant du SPD, petit parti (moins de 500 membres). Participe à la lutte anti-révisionniste de la gauche socialiste internationale.
1914 Rejet de la guerre comme impérialiste, affirmation de la nécessité d'une nouvelle Internationale. Lutte contre la direction flottante du SDP.
1917 Prend contact en Suisse avec les bolchéviks, correspond avec Lénine.
1917-18 Approuve la Révolution russe, se livre même à des apologies de Lénine.
Novembre 1918 n'assiste pas à la fondation du PC hollandais (dont il fera une critique sévère) car il se consacre désormais entièrement à l'Allemagne. A partir de 1919, théoricien principal de ce qui sera la ligne majoritaire du KAPD: pour un parti, pour les unions, pour les conseils. Une des expressions les plus claires de la révolution ouvrière.
Eté 1920 Lettre ouverte au camarade Lénine, réponse à "La Maladie infantile".
Novembre 1920 Séjour à Moscou avec Schröder et Rasch, d'où résultera l'admission du KAPD dans l'IC.
1921 Co-rédige Le Chemin du Dr Levi, le chemin du VKPD, affirmant et soutenant la solidarité et la combativité des prolétaires dans l'Action de Marx, tout en attaquant à la fois Levi pour pacifisme social et le VKPD pour aventurisme.
Après juillet 1921 Pousse à la rupture, après le 3ème congrès de l'IC, puis à la création d'une Internationale nouvelle. Dans la scission du KAPD, un des dirigeants de la tendance "d'Essen". Consacre alors l'essentiel de son énergie à la KAI. Devant l'échec, se place bientôt "hors fraction", et souhaite la réunification du KAPD. Se rapproche de la tendance "de Berlin". Meurt convaincu de la venue d'un temps de réaction dure et longue.

HÖLZ Max (1889-1933)

Fils d'ouvrier.
 
1914 S'engage, est grièvement blessé. Adhère à l'USPD, puis en 1919 au KPD. Pratique l'action directe avec les chômeurs du Vogtland. Guerillero urbain.
Mars 1920 participe aux combats de la Ruhr. Exclu du KPD en septembre, vient au KAPD. Organisateur de chômeurs, redistributeur de biens aux démunis. Figure populaire et symbole, sorte de Robin des Bois prolétarien.
1921 pendant l'Action de Mars, dirige (sans coordination avec le KAPD) un groupe armé autonome, à proximité de la grande usine occupée (Leuna), mais n'établit aucun lien avec ses occupants.
22 juin 1921 Son arrestation déclenche des manifestations du KPD et du KAPD.
Novembre 1921 quitte le KAPD pour le KPD à la suite de querelles où il devient l'enjeu de conflit non seulement entre les deux partis, mais entre KAPD et AAU-E. Condamné à perpétuité. Devient une cause célèbre, mais lutte aussi lui-même de sa cellule pour l'amnistie des 6.000 prisonniers politiques.
1928 A sa libération, manifestation de 80.000 personnes. Met son prestige au service du KPD.
1930-33 Réside à Moscou.
1933 Se brouille avec les autorités russes. Meurt noyé dans la Volga. On parle d'assassinat par le Guépéou.

JUNG Franz (1888-1963)

Une vie riche en errances (racontée avec partialité mais non sans intérêt dans Le Scarabée-torpille), où la littérature et les affaires - parfois illégales, souvent ratées - tiennent plus de place que la politique.
 
Avant 1914 Fréquente la bohème artistique et économique. A Munich, se lie au groupe Die Tat (E.Mühsam, G.Landauer); à Berlin, à la revue de Pfemfert, Die Aktion.
1914 Déserte, est repris, interné, mais réussit à se faire passer pour fou et libérer. Journaliste. Membre du KPD(S) à sa fondation, puis du KAPD.
Mai-juin 1920 Avec J.Appel, délégué du KAPD à Moscou. Pour atteindre la Russie, les deux envoyés détournent un chalutier appelé Sénateur Schröder, et le rebaptisent Laufenberg. (Remplacer le nom d'un de leurs dirigeants par celui d'un personnage qui sent le soufre et attire l'opprobre sur le KAPD témoigne d'un goût de la provocation. Les souvenirs de Jung, riches en détails pittoresques, et qui pourtant relatent longuement l'équipée en mer, n'en font pas mention.) Succède à Goldstein comme représentant permanent du KAPD au Comité Exécutif de l'IC. Cadre et organisateur clandestin, notamment pendant l'Action de Mars. Recherché par la police, se réfugie en Russie. Sa vie ultérieure, fort aventureuse d'ailleurs, a peu à voir avec la gauche communiste. Permanent du Secours Ouvrier International, directeur d'une usine d'allumettes, puis à son retour en Allemagne journaliste économique, il s'occupe aussi de théâtre et commerce avec la Russie.
Après 1933 Fait partie avec A.Schwab des Rote Kämpfer, organisation anti-nazie clandestine. Arrêté, libéré, il se réfugie à Prague, puis pendant la guerre en Hongrie. A nouveau arrêté, il finit la guerre pâtissier en Italie, passe aux Etats-Unis, revient en Allemagne. Auteur de nombreux romans, certains alimentaires.

KNIEF Johann (1880-1919)

Instituteur à Brême.
 
1916 Cofondateur de l'Arbeiterpolitik. Animateur des ISD, devenus IKD en 1918. Dès la fin 1916, préconise un parti séparé de la social-démocratie.
1917-18 Vit en Hollande, collabore avec Gorter et Pannekoek. Reproche aux spartakistes de ne pas rompre avec le centre (l'aile pacifiste du SPD exclue début 1917 et devenue l'USPD à Pâques). Pour ce motif, opposé à la fusion IKD-Spartakus dans un futur parti communiste (il insiste sur le mot communiste, Luxemburg préférant socialiste).
Décembre 1918 Se laisse convaincre par Radek; fusion IKD-Spartakus. Partisan par ailleurs de la participation aux élections. Décède des suites d'une opération. Avec lui meurt l'un des artisans d'une convergence qui ne s'est pas effectuée entre la "gauche radicale" de Brême (et du nord du pays en général) et ce qui composera la gauche allemande. D'autres éléments, comme P.Frölich, s'en approcheront aussi avant de s'éloigner.

LAUFENBERG Heinrich (1872-1932)

Docteur en philosophie.
 
1908 Vient à Hambourg. 1909: passe du parti catholique du Centre au SPD.
1912 Privé d'emploi dans le SPD.
Après 1914 organise l'opposition de gauche locale contre l'Union sacrée. Avec F.Wolffheim, qui partage ses combats, il devient fervent défenseur de l'unionisme et des conseils, notion élargie ensuite au peuple, mais l'ambiguïté de la formule n'en apparaîtra qu'après-coup, quand elle aura perdu toute ambiguïté.
Novembre 1918 Laufenberg collabore avec les Linksradikalen de Brême, notamment J.Knief. 11 novembre: élu président du Conseil des Ouvriers et Soldats de Hambourg. 30 novembre: dans un discours, il proclame que la classe ouvrière a le pouvoir, va se rallier les classes moyennes, et qu'une transition pacifique au socialisme s'avère donc possible. Il n'est pas question alors de guerre révolutionnaire (ni d'ailleurs de boycott des élections, mot d'ordre essentiel de la gauche communiste).
16 décembre Au congrès national des conseils, à Berlin, dirige le petit groupe des "révolutionnaires unis", et présente la motion (repoussée) demandant tout le pouvoir aux conseils. Fin 1918: devient membre du KPD(S).
Octobre 1919 Dans De la première à la seconde révolution, Laufenberg propose l'unité nationale comme moyen de la révolution sociale.
1er novembre Dans Première Adresse au prolétariat allemand, il ne s'agit plus de se défendre contre l'Entente (les alliés vainqueurs en 1918), mais de reprendre une guerre offensive pour accomplir une seconde révolution: seuls "la dictature prolétarienne, le régime des conseils, l'Etat des travailleurs" sauveront l'Allemagne en tant que peuple. A cette date, personne dans le parti ne s'en émeut. Au congrès du KPD(S) d'Heidelberg, aucun de ceux qui font feu de tout bois pour exclure les gauchistes n'utilise l'orientation nationale qui se dessine à Hambourg comme arme contre la gauche, dont pourtant Laufenberg fait partie. Il faut attendre décembre pour que la direction du KPD s'en aperçoive, et prenne alors l'offensive. La formule "bolchevisme national", due à la plume de Radek, date de cette époque ("bolchevisme-national" en un mot, Nationalbolshevismus, apparaît au printemps 1920).
Avril 1920 Laufenberg passe au KAPD à sa fondation. Hambourg est alors avec Berlin, sinon avant la capitale, le plus gros district du parti, et le KAZ hambourgeois son premier journal par le tirage.
Mars-avril 1920 Après le putsch raté de Kapp, la presse SPD et KPD dénonce des contacts qu'aurait noués Laufenberg avec des officiers réactionnaires. Il dément. Les faits ne semblent pas avérés.
Avril 1920 Communisme contre spartakisme accuse le groupe Spartakus d'avoir poignardé l'armée allemande et organisé la guerre civile.
Mai 1920 Appel aux prolétaires les invitant à libérer la nation, lancé au nom du KAPD qui le désavoue. Ce qui pouvait passer pour de la confusion s'affirme clairement anti-révolutionnaire.
Printemps 1920 Création d'une Association libre pour l'étude du communisme allemand, surtout composée d'intellectuels et de militaires: contre la propriété privée, pour une économie communautaire organisée.
Fin juillet Création d'une Ligue des Communistes (1.000 membres à Berlin en 1921). Petit succès, grand scandale, surtout à un moment où l'Armée Rouge est en pleine offensive (que l'on peut croire victorieuse) contre la Pologne. Beaucoup pensent qu'une nouvelle guerre européenne va éclater, à laquelle participera la Russie des soviets. Feu de paille, le national-bolchévisme fait en tout cas vendre les journaux, et serait pendant tout 1920 "le plus petit commun dénominateur des craintes de la presse républicaine coincée entre deux extrémismes.." (L.Dupeux, p.128)
15 juillet 1920 "Vous sous-estimez le mal que [le bolchévisme national] cause en sapant l'idée fondamentale du communisme dans son principe. A mon avis, vous ne pourrez pas cohabiter avec Wolffheim et Laufenberg (..) il est nécessaire de prendre un clair point de vue, précisément dans la question nationale (..)" (lettre de Pannekoek au KAPD; les mots soulignés le sont par Pannekoek) 14 août: exclusion de Laufenberg et de Wolffheim du KAPD.
Septembre 1920 L'Union des Officiers de Marine marchande se rallie pour un temps au national-communisme. 1921: Laufenberg crée une nouvelle organisation (secrète), qui est un échec. Retiré ensuite de toute activité publique.

LEVI Paul (1883-1930)

Juriste de formation.
 
1906 Adhère au SPD.
1913 Défend R.Luxemburg dont il devient un des intimes.
1914 Réformé, s'établit en Suisse, se rapproche des bolchéviks. Partisan d'un parti fort et distinct de la social-démocratie. Contribue à préparer l'union entre spartakistes et IKD. Membre du KPD(S) à sa fondation.
Janvier 1919 Estime l'action insurrectionnelle aventureuse et mal préparée. Prend la direction du KPD après les meurtres de Luxembourg (janvier 1919) et L.Jogishes (mars).
Octobre Manoeuvre habilement pour exclure la gauche (= la majorité) au congrès d'Heidelberg, mais Lénine et Radek lui reprochent ensuite sa précipitation à purger le parti.
1920 Promoteur de la pratique de la "Lettre ouverte" censée démasquer les chefs socialistes devant leur base. Egalement un des inventeurs du "gouvernement ouvrier" associant partis socialiste, communiste, etc. à la gestion du pouvoir.
Fin 1920 Président du VKPD ("V" pour "unifié") après la réunion du KPD avec la gauche de l'USPD centriste (le PC allemand dispose désormais d'une base de masse ). Perd la direction au profit d'une nouvelle équipe persuadée de la possibilité d'un coup de force.
1921 Publie un livre dénonçant l'aventurisme de son parti dans l'Action de Mars. Exclu pour avoir rendu publique une critique que partagent à la fois l'IC et une bonne partie du PC allemand.
1922 Rejoint l'USPD, puis le SPD, où il anime une tendance de gauche (certains ex-KAPDistes autrefois exclus par lui et revenus à la social-démocratie l'y retrouveront). Se suicide lors d'une fièvre. Adversaire acharné de la gauche, mais capable aussi de mettre au service d'une dialectique fausse des intuitions justes, par exemple l'idée que la révolution n'est pas une question de forme d'organisation.

LUXEMBURG Rosa (1871-1919)

1899 Début de sa lutte anti-révisionniste en Allemagne, et polémique contre la "droite" (Bernstein).
1910-12 Rupture avec le "centre" (Kautsky).
A partir de 1914 Organise l'opposition à la guerre, anime le groupe Internationale (1915), qui devient Spartakus.
1916 La Crise de la social-démocratie (ou "Junius-brochure"): analyse de la guerre comme impérialiste, mais avec perspective du retour à une social-démocratie authentique (d'autres, dont Lénine et Pannekoek, diagnostiquent l'ouverture d'une période révolutionnaire par le choc de la guerre exacerbant les luttes de classes).
Janvier 1917 Exclue (avec toute l'opposition) par le SPD.
Pâques 1917 Participe avec Spartakus à la fondation de l'USPD, en compagnie de tout l'ex- "centre" du parti. (Loin d'être un groupuscule, l'USPD revendique 120.000 membres, contre 170.000 restés au SPD.)
Décembre 1918 Réticente (comme Levi et Jogishes) à se séparer de l'USPD, de crainte de se couper des masses. Rédige le programme de ce qui va devenir le KPD(S) ("S" pour "Spartakus").
30 décembre 1918 Mise en minorité au congrès de fondation sur la question parlementaire (le congrès refuse la participation aux élections), elle obtient cependant que la question syndicale soit renvoyée en commission.
Janvier 1919 Désapprouve la tentative insurrectionnelle dans laquelle se lance le parti (notamment Karl Liebknecht), mais ne s'en désolidarise pas, et s'y engage jusqu'à y être assassinée par des militaires.
 
Nul ne sait ce qu'elle aurait fait ensuite, ni par rapport à une gauche communiste qu'elle désapprouvait, ni par rapport à une Internationale dirigée par des bolchéviks avec lesquels elle avait de sérieux désaccords. Mais la gauche communiste s'est aussi formée en Allemagne (et en Hollande) grâce à une décantation où Luxemburg a joué un rôle éminent, par son insistance sur l'autonomie organisée des masses, la critique des appareils, en particulier bolchévik (Gorter et Pannekoek n'abordaient pas le sujet avant guerre, ni même avant 1919-20), sans oublier - ce qui n'est pas rien - le rejet de la nation.

Elle a donné à comprendre que le processus révolutionnaire n'est ni institutionnel, ni mené par un parti qui l'aurait préparé, mais la radicalisation des prolétaires à partir de leur propre condition et qui en s'organisant prennent conscience de leurs actes. Par Réforme sociale ou révolution (1899), Questions d'organisation de la social-démocratie russe (1904), Grève de masse, parti et syndicat (1906), La question nationale et l'autonomie (1909), et L'Accumulation du capital (1913), R.Luxemburg a contribué à une critique qu'elle n'a pu effectuer.

MERGES August (1870-1945)

Fils d'ouvrier.
 
1890 Adhère au SPD. Fait partie du groupe Spartakus à Brunswick.
Novembre 1918 Préside la République Socialiste de Brunswick.
1919 Elu député, renonce publiquement à son mandat. Membre du KAPD.
Juillet 1920 envoyé à Moscou par le parti, y retrouve Rühle, prend connaissance des "21 conditions" d'admission d'un parti à l'IC. Décide avec Rühle de ne pas participer au 2ème congrès (dont l'ouverture est imminente), malgré l'insistance des bolchéviks, leur promesse d'une voix délibérative pour le KAPD, et même leur renoncement à l'obligation de se fondre dans le KPD. Reste au KAPD jusqu'en 1921. Membre ensuite seulement de l'AAU-E.
1926-33 rejoint un groupe dirigé par Pfemfert, lequel évolue vers le trotskysme.
1933-35 anime un groupe clandestin.
1935 Arrêté, emprisonné presque jusqu'à la fin de la guerre. Meurt en mars 1945, peu après sa libération.

MEYER Ludwig

Pseudonyme: Bergmann. Ouvrier métallurgiste de Leipzig. Fait partie du groupe Spartakus. Militant du KAPD.
 
1921 Délégué au 3ème congrès de l'IC, intervient sur la question syndicale.

PANNEKOEK Anton (1873-1960)

Né en Hollande. Fils d'un chef d'entreprise libéral. Astronome aux travaux reconnus dans les milieux scientifiques.
 
1899 Adhère au SDAP (parti socialiste hollandais).
Avant 1914 Un des théoriciens anti-révisionnistes les plus actifs, aux écrits lus dans tout le mouvement socialiste international.
1906-14 Vit en Allemagne, "révolutionnaire professionnel", enseignant et propagandiste rémunéré par le SPD. Prend part aussi au mouvement en Hollande.
1907 Membre du groupe De Tribune, organe de la gauche du SDAP.
1909 Quand ce groupe, exclu, forme un (petit) parti, Pannekoek y participe. Lénine appuie les scissionnistes, Luxemburg les désapprouve. Dans les années précédant 1914, un des porte-parole de la gauche de Brême (où il réside), la plus avancée du SPD. Cf. Divergences tactiques dans le mouvement ouvrier (1909).
1910-12 Reprend l'idée de Marx sur la Commune de 1871: le prolétariat ne peut se servir de la machine d'Etat existante. Action de masse et révolution (1912) affirme la nécessité de détruire l'Etat bourgeois, d'autant que l'époque impérialiste va aggraver les luttes de classes, non les apaiser comme le croit la majorité de la social-démocratie. La révolution est destruction (forcément violente) du pouvoir d'Etat. En 1917, Lénine rendra hommage à cette intuition dans L'Etat et la Révolution. La confluence est indiscutable. La différence, c'est que Pannekoek n'a pas fini chef d'Etat.
1912 Lutte de classe et nation: analyse de la nation comme produit historique de la société, qui disparaîtra avec elle mais d'ici là divise les prolétaires. Critique implicite du "droit des nations à disposer d'elle-même", donc, sur ce point, divergence avec Lénine (dont la position sur cette question ne faisait d'ailleurs pas l'unanimité parmi les bolchéviks).
Comme Luxemburg et Lénine, Pannekoek attaque ce qu'il nomme le "radicalisme passif" de Kautsky. Comme Lénine et à la différence de Luxemburg, il croit nécessaire de rompre avec le réformisme aussi sur le plan organisationnel. Mais contrairement à Luxemburg (et au Trotsky de Rapport de la délégation sibérienne et Nos tâches politiques), il ne se livre pas à une critique du bolchévisme : à cette époque, Pannekoek ne se prononce pas sur Que faire ? ni sur les fondements du parti de Lénine.
Après 1914 Position anti-Union sacrée, mais aussi compréhension que "l'Internationale est morte de l'intérieur", non d'une trahison, mais parce que partis socialistes et syndicats n'avaient pour fonction que d'obtenir des réformes, non d'empêcher les catastrophes comme 1914, encore moins de faire la révolution.
1915 Soutient le mouvement internationaliste de Zimmerwald.
1916 Participe au Vorbote ("Le Précurseur"), en commun avec Lénine, Radek, Zinoviev, Gorter.
1919 Position anti-parlementaire. 1919-20: La Révolution mondiale et la tactique communiste pose plusieurs points fondamentaux : l'inutilité de rebâtir ce qui a failli; la durée sans doute longue du processus révolutionnaire et donc la vanité de chercher à en accélérer le cours (par un grand parti qui encadrerait les masses comme par un petit qui les aiguillonnerait); enfin l'existence d'un mouvement mondial, Asie comprise, de rejet du capitalisme. La révolution ne se fera pas simplement en dehors des syndicats et partis socialistes, ou sans eux, mais contre eux. Pannekoek soutient le KAPD, le presse de se débarrasser de la tendance national-bolchévik. Par rapport à Gorter, il se montre plus conseilliste qu'ouvriériste. Mi-1920: il estime inutile de répondre à La Maladie infantile.
1921-27 Retiré de l'action publique, il se consacre à l'astronomie. Reste en dehors du PC Ouvrier de Hollande (équivalent pour ce pays du KAPD allemand, mais ne regroupant qu'un dixième des effectifs du PC hollandais officiel). De 1927 à la fin de sa vie, activité surtout théorique, sans adhérer formellement à aucune organisation. Participe aux activités du Groupe des Communistes Internationalistes de Hollande. Plus que réservé sur l'agitation (verbale, inévitablement) de la plupart des restes de la gauche allemande.
1933 Pannekoek analyse la prise du pouvoir par les nazis comme conséquence logique de la contre-révolution entamée par les socio-démocrates après 1918. Sous l'Occupation allemande, vit en Hollande. 1941: commence la rédaction des Conseils ouvriers, bilan d'un siècle de mouvement prolétarien dont l'organisation en conseils donnerait le sens et l'objectif final. L'expression la plus claire du communisme de conseils devenu conseillisme. Pannekoek doute qu'une révolution sorte de cette guerre comme ce fut le cas en 1917, et invite à s'intéresser au capitalisme (et au prolétariat) américain.
1946 Parution des Conseils ouvriers en Australie et en anglais.
1952 correspond avec Chaulieu-Castoriadis. La publication de ces lettres dans Socialisme ou Barbarie reste l'unique marque d'intérêt de ce groupe pour la gauche allemande.
Pannekoek a mis en lumière au moins deux idées fortes: l'autonomie du prolétariat; l'impossibilité de refaire le mouvement ouvrier, ni celui d'avant 1914, ni celui de 1917-21, période où "le prolétariat ne se montra guère à la hauteur de sa mission historique, tandis que la bourgeoisie sut exploiter à fond ses carences" (écrit en 1927).

PFEMFERT Franz (1879-1945)

Ecrivain et critique. Une des figures de proue de l'expressionnisme.
 
1911 Fonde Die Aktion, cadre où se mêlent avant-garde artistique, essais politiques et actualité, marqués d'anarchie.
Avant 1914 Soutient la gauche du SPD, mais appelle de ses voeux un "nouveau parti ouvrier".
1915 Lance un "parti socialiste anti-national". Adhère au KPS(S) à sa fondation, puis au KAPD, mais comme Rühle hostile à l'idée de parti.
1921 Reproche au KAPD son comportement pendant l'Action de Mars. Exclu du parti pour ce motif. Un des dirigeants de l'AAU-E. Anime ensuite un groupe sur des positions voisines de l'AAU-E, publiant un journal Spartakus, et appelé pour cette raison "1Spartakus 2". Pendant toutes ces années, sans jamais être l'organe d'un groupe, Die Aktion se sera fait le porte-parole des courants les plus radicaux du mouvement ouvrier.
A partir de 1926 Pfemfert, par ailleurs ami personnel de Trotsky, se rapproche de plus en plus de l'Opposition de Gauche (trotskyste). Emigre en 1933.

PLÄTTNER Karl (1893-1933)

Famille ouvrière. Opposant à la guerre, emprisonné. Fondateur des IKD à Dresde. Appartient au KPD(S) dès sa fondation, de même au KAPD, dont il sera un temps le responsable militaire.
 
1920 Mène des actions armées dans la Ruhr. Organisateur de guerillas urbaines, d'expropriations (en clair, de vols et/ou de hold ups) pour financer le parti. Mais aussi auteur de textes théoriques, entre autres de critiques de Rühle. Exclu (à l'échelon local) par le KAPD de Leipzig pour action par trop "individuelle".
1921 Dans l'Action de Mars, il joue un rôle au moins aussi important que Hölz. Condamné et détenu de 1921 à 1928. Selon F.Jung, aurait rédigé un Eros en prison "riche en analyses psychologiques profondes".
1928 Amnistié. Il passe au KPD. Tué en 1933, soit au camp de Buchenwald, soit en franchissant la frontière tchèque.

RADEK Karl (1885-1940 ?)

En Allemagne depuis 1908. A Brême, lié à Pannekoek qui (contre Luxemburg) prend sa défense dans une très sombre accusation de vol. Polémique avec Kautsky. Participe pleinement à ce qui n'est pas une opposition de gauche structurée, à peine une tendance, mais certainement une convergence. La guerre va accentuer la tendance tout en scindant la convergence.
 
1914 Radek part en Suisse. Position internationaliste. Collabore avec l'Arbeiterpolitik de Brême ainsi qu'avec les bolchéviks, mais en désaccord avec Lénine sur la question nationale.
1918 Participe à la Révolution russe. Vice-commissaire aux Affaires Etrangères. Le "radical de gauche" d'Allemagne du nord revient de Russie anti-spontanéiste et décidé à mettre au pas les manifestations de gauchisme.
Fin 1918 Clandestin à Berlin, il prend part au congrès fondateur du KPD(S).
Janvier 1919 Déconseille la tentative d'insurrection. Février: arrêté, emprisonné pendant dix mois, il fait vite de sa cellule un lieu de réunion et d'activité intense. Radek est alors convaincu que la révolution allemande se fera attendre, et qu'en conséquence le régime soviétique, au lieu de vivre en confrontation systématique avec l'Etat allemand, doit revenir à la diplomatie classique, et tirer profit de ce que ces deux pays sont, après 1918, les exclus de la communauté des nations. Il reçoit en prison des représentants haut placés de la politique, des affaires et de l'armée allemandes. Jette les bases de la future collaboration germano-soviétique: traité de commerce (mai 1921); accord de Rapallo (1922). (Collaboration autant militaire qu'économique.
En 1926 Le scandale de "l'Affaire des grenades" révélera que des usines russes livraient depuis longtemps des armes à la Reichswehr, qui disposait en Russie de terrains d'aviation.) Sur cette période de la vie de Radek, cf. son Journal paru en allemand.
1919 Appuie Levi pour faire du KPD un parti sérieux et efficace, et donc mater la gauche, comme l'annonce sa Contribution à la tactique du communisme. /td>
Fin 1919 Après le congrès d'Heidelberg, reproche à Levi d'avoir trop vite purgé le parti. Un vrai bolchévik aurait mieux manoeuvré. Co-concepteur de la tactique de la "Lettre ouverte".
1921 Virage tactique, "de toute évidence pour soulager la pression qui pèse sur la Russie" (Broué). Radek et une partie de la direction de l'IC (mais non Lénine, généralement hostile aux aventures, et qui ne semble pas avoir suivi l'affaire de près) poussent le KPD à l'offensive (l' "Action de Mars") qui finit en déroute.
Fin 1919 Face à l'occupation française de la Ruhr, à l'inflation folle et à une crise politique intense marquée d'agitations et de conspirations nationalistes, Radek accentue et justifie une orientation fortement "nationale" du KPD. Ce que Wolffheim et Laufenberg voulaient pratiquer en faveur de la révolution (ce qui était absurde), l'est ensuite au bénéfice de l'Etat russe (ce qui, de ce point de vue, était logique) et de l'éphémère promotion de dirigeants d'un mouvement ouvrier allemand bureaucratisé.

RASCH Fritz

Ouvrier berlinois. Dans le KPD(S), dirigeant de la gauche. Un des fondateurs du KAPD.
 
Novembre 1920 Il séjourne à Moscou en compagnie de Gorter et Schröder, assiste à deux sessions de l'Exécutif élargi de l'IC.
Mars 1921 Envoyé avec Jung en Allemagne centrale pour coordonner l'action légale et illégale afin de dynamiser les prolétaires.
1923 Cesse son activité politique.

REICHENBACH Bernard (1888-1970)

Pseudonyme: Seeman.
 
Avant 1914 Dirigeant des étudiants socialistes.
1915-17 Mobilisé. Membre fondateur de l'USPD, du KPS(S), du KAPD.
Juillet 1921 Délégué au 3ème congrès de l'IC, intervient sur la situation économique mondiale. (Lire ses souvenirs sur Moscou 1921 dans (Dis)Continuité, n°11, 2001). Dans la scission du KAPD, suit la tendance "d'Essen".
1924 Revient au SPD. Un temps membre du SAP (parti issu d'une opposition de gauche dans le SPD). Fait partie des Rote Kämpfer comme d'autres ex-KAPDistes (Schröder, Schwab).

RÜHLE Otto (1874-1943)

Intérêts multiples, pour l'histoire et l'économie, mais aussi la pédagogie, l'éducation, la psychanalyse. Auteur dans ces derniers domaines des livres suivants:
 
1911 Programme scolaire socialiste
1912 Questions de base de l'éducation
1925 Psychologie de l'enfant prolétarien
1930 Histoire culturelle et sociale du prolétariat
 
Un de ceux qui ont tenté de penser la révolution dans toutes ses dimensions:
 
1911 Député SPD à la Diète de Saxe.
1912 Député SPD au Reichstag. Sympathise avec la gauche du parti.
Mars 1915 Le second député, après Liebknecht, à refuser le vote des crédits de guerre.
Janvier 1916 Un des premiers à appeler à la scission. Participe à la fondation de la Ligue Spartakus.
1917 Dirigeant des IKD.
Fin 1918 Rôle actif en Saxe, où sa tendance sort rapidement des conseils (dominés par les socio-démocrates). Porte-parole de la majorité de gauche au congrès fondateur du KPD(S), présente (contre Luxemburg) la motion anti-parlementaire qui l'emporte.
Octobre 1919 Participe au congrès d'Heidelberg. Propagandiste de l' "organisation unitaire".
Avril 1920 Contribue à la fondation du KAPD, sous réserve que le parti se dissolve bientôt dans l'AAUD.
Juillet 1920 Délégué à Moscou auprès de l'IC, il refuse de prendre part à son 2ème congrès.
Octobre Exclu pour ce motif du KAPD. Il retient notamment de son séjour que "Les ouvriers russes sont encore plus asservis, opprimés, exploités que les ouvriers allemands." (KAZ de Berlin, novembre 1920) Il est l'un des initiateurs de la fondation de l'AAU-E.
1925 Se retire de la politique "militante". Reprend ses travaux culturels et économiques.1932: La Crise mondiale. Vers le capitalisme d'Etat (sous le pseudonyme de C.Steuermann ).
1933 Emigre à Prague, puis au Mexique (1936). Dirige avec J.Dewey le comité pour l'examen des accusations staliniennes contre Trotsky. Discussions avec celui-ci, face à qui Rühle maintient ses positions. Devant la guerre qui vient, refus du front anti-fasciste.
Septembre 1939 La lutte contre le fascisme commence par la lutte contre le bolchévisme (alors publié dans la revue animée notamment par Mattick, Living Marxism ). Il annonce la fin de la démocratie, non dans ses formes mais dans son contenu, et le triomphe des principes fascistes (domination totale du capital et de l'Etat sur la société). Son intérêt pour la pédagogie (qui l'a fait taxer d' "éducationnisme") ne l'empêche pas d'écrire: "Les hommes n'apprennent rien de l'histoire. Les ouvriers non plus." (Fascisme brun, fascisme rouge, 1939)

SCHRÖDER Karl

Fils d'enseignant. Etudes de philosophie. Adhère au SPD. Spartakiste. Dirigeant berlinois du KPD, puis du KAPD.
 
1920 Avec Gorter et Rasch, négocie à Moscou l'entrée du KAPD dans l'Internationale.
1921 Devant le peu d'impact de l'action des délégués KAPDistes au 3ème congrès mondial, il préconise la rupture avec l'IC. D'abord sceptique sur l'avenir d'une "IVème" Internationale, il finit par en accepter l'idée. Après la scission du KAPD, un des chefs de la tendance "d'Essen".
1922 Démoralisé, de moins en moins actif dans le KAPD.
1924 Retour au SPD, où il organise les anciens du KAPD (comme Goldstein) et rejoint un groupe oppositionnel animé par P.Levi. Fondateur des Rote Kämpfer, groupe clandestin anti-nazi après 1933, qui sera démantelé par la Gestapo en 1936, et Schröder lui-même condamné. Après guerre, membre de la SED (parti unique stalinien d'Allemagne de l'Est).

SCHWAB Alexander (1887-1943)

Docteur en philosophie.
 
1907 Adhère au SPD. Membre de Spartakus, du KPD, cofondateur et dirigeant du KAPD. Proche de Schröder à Berlin.
Juillet 1921 Délégué au 3ème congrès de l'IC, intervient sur la situation économique mondiale.
1922 Quitte le parti pour des motifs personnels, mais refuse de revenir au SPD, et garde des liens avec le KAPD. Membre des Rote Kämpfer. Mort en camp de concentration.

WOLFFHEIM Fritz (1888-1936 ? 1943 ?)

Comme s'il fallait une contradiction de plus, malgré certaines allusions antisémites dans ses écrits, Wolffheim est juif, ce que ne manquent pas de lui rappeler divers réactionnaires. Journaliste de profession, il vit quelques années aux Etats-Unis.
 
1912-13 Collabore avec les IWW de San Francisco.
1913 A Hambourg, rencontre Laufenberg. Pendant la guerre: théoricien des unions industrielles comme organisation de la totalité des travailleurs et de la production et fondement de la société future, au-delà de la séparation syndicat/parti.
Novembre 1918 Rôle de premier plan dans la révolution à Hambourg. Pour plusieurs années, son activité se confond ensuite avec celle de Laufenberg. Cosignataire de Démocratie et organisation (1915), Première Adresse au prolétariat allemand (1919), Appel de Mai aux prolétaires (1920), Communisme contre Spartakisme (1920), Moscou et la Révolution allemande (1920).
1920 Cofondateur de la Ligue des Communistes.
Après 1922 Continue seul la Ligue, réduite à un groupuscule. Abandonne tout lien avec le mouvement ouvrier ou communiste, mais en conserve des références, mêlant toujours les conseils et leur dictature révolutionnaire à ses nouvelles théorisations. Evolue très vite vers et avec des nationaux révolutionnaires, c'est-à-dire des éléments d'abord et essentiellement nationalistes, mais nourrissant leur nation de contenu ou de rêve social, voire socialiste.
1929 Wolffheim exalte la Vie, la vieille Prusse, la communauté, le destin.
1930 Il décrit la classe ouvrière allemande comme le "peuple de l'avenir", "noyau de toutes les nations", "élargissant le germanisme à l'humanité". Les nazis le jettent dans un camp de concentration, où il mourra.