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LA GAUCHE ALLEMANDE : BIOGRAPHIES
Nous reproduisons ici, parfois légèrement modifiées et augmentées, les biographies contenues dans le recueil Ni parlement,
ni syndicats : Les conseils ouvriers !, Les Nuits Rouges, 2003, dont la postface, La Révolution ouvrière et au-delà, peut être lue
sur ce site. Pour P.Levi, R.Luxemburg et Radek, nous résumons seulement ce qui est en rapport avec la gauche allemande.
Ces notices doivent un peu aux ouvrages de P.Broué, beaucoup à l'étude de Philippe Bourrinet, La Gauche hollandaise
(qui traite longuement de l'Allemagne), publiée par le CCI, dont la version complète est disponible sur
"Left Wing" Communism - an infantile disorder ? (et paraîtra en anglais
chez Brill aux Pays Bas), et pour le national-bolchévisme au livre très fouillé de L.Dupeux, National-Bolchévisme. Stratégie communiste et
dynamique conservatrice, H.Champion, 1979.
APPEL Jan (1890-1985)
Pseudonyme: Hempel. Ouvrier des chantiers navals. |
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1908 |
Adhère au SPD. Actif avec les Radicaux de gauche pendant la guerre. Spartakiste. Anime le KPD(S) à Hambourg.
Président des "hommes de confiance révolutionnaires" dans cette ville. Prend part à la dissolution des syndicats par les ouvriers.
Président du KPD(S) à Hambourg. |
Octobre 1919 |
Représente l'opposition de gauche hambourgeoise au congrès de Heidelberg. |
Mars 1920 |
Participe aux combats de la Ruhr. Avril 1920: adhère au KAPD à sa fondation. |
Juillet-août 1920 |
Envoyé par le KAPD en Russie avec F.Jung. Un voyage mouvementé, avec détournement d'un chalutier. Responsable de l'hebdomadaire
de l'AAU dans la Ruhr. |
1921 |
Considère prématurée la fondation d'une IVème Internationale. |
1923-25 |
En prison pour le détournement du bateau. |
A partir de 1926 |
Vit en Hollande. Participe au Groupe des Communistes Internationalistes. Principal rédacteur des Principes de base de la
production et de la distribution communiste (1ère édition, 1930). |
Après 1933 |
Vie clandestine en Hollande. 1945: membre du Spartacusbond. |
1976 |
Assiste au congrès de fondation du CCI, sans jamais en devenir membre. |
GOLDSTEIN Arthur (1887-1941)
Journaliste. Membre du SPD (1914), de l'USPD (1917). Un des fondateurs du KAPD, où il attaque le national-bolchévisme. |
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Novembre 1920-mars 1921 |
Délégué au Comité Exécutif de l'IC. Partisan de Schröder dans la scission du KAPD. Responsable de la KAI. |
1922 |
Avec Schröder et Dethmann, théorise la vanité ou la nocivité des luttes salariales: il ne reste au prolétariat que la lutte
révolutionnaire (ce qui justifie mieux encore la création " par en haut " d'une nouvelle Internationale).
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1922 |
Retour au SPD, où il rejoint l'opposition de gauche animée par Paul Levi. Sous le nazisme, comme d'autres ex-KAPDistes (Schröder,
Reichenbach, Schwab), membre des Rote Kämpfer (Combattants Rouges).
On peut considérer ce groupe comme une certaine résurgence du KAPD, à une époque qui rend impossible le type d'action sur lequel s'était fondé
le KAPD en 1920. Il se forme au sein du SAP (issu lui-même d'une opposition de gauche dans le SPD), et défend les positions "communistes de
gauche " sur les syndicats et la Russie. |
1936 |
Répression, et arrestation d'environ 150 membres sur 200. |
Après 1933 |
Goldstein émigre en France. Il sera tué par la Gestapo. |
GORTER Hermann (1864-1927)
Né en Hollande. Fils de pasteur calviniste. Poète célèbre, d'inspiration lyrique sociale, partisan d'un art prolétarien.
Oeuvre la plus connue: Mai (1889). |
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1897 |
Adhère à la social-démocratie hollandaise (SDAP). Excellent orateur, propagandiste et vulgarisateur. |
1907 |
Fait partie de l'opposition de gauche rassemblée autour du journal De Tribune. |
1909 |
exclu avec ce groupe, cofondateur et dirigeant du SPD, petit parti (moins de 500 membres). Participe à la lutte anti-révisionniste
de la gauche socialiste internationale. |
1914 |
Rejet de la guerre comme impérialiste, affirmation de la nécessité d'une nouvelle Internationale. Lutte contre la direction flottante
du SDP. |
1917 |
Prend contact en Suisse avec les bolchéviks, correspond avec Lénine. |
1917-18 |
Approuve la Révolution russe, se livre même à des apologies de Lénine. |
Novembre 1918 |
n'assiste pas à la fondation du PC hollandais (dont il fera une critique sévère) car il se consacre désormais entièrement à l'Allemagne.
A partir de 1919, théoricien principal de ce qui sera la ligne majoritaire du KAPD: pour un parti, pour les unions, pour les conseils. Une des expressions
les plus claires de la révolution ouvrière. |
Eté 1920 |
Lettre ouverte au camarade Lénine, réponse à "La Maladie infantile". |
Novembre 1920 |
Séjour à Moscou avec Schröder et Rasch, d'où résultera l'admission du KAPD dans l'IC. |
1921 |
Co-rédige Le Chemin du Dr Levi, le chemin du VKPD, affirmant et soutenant la solidarité et la combativité des prolétaires
dans l'Action de Marx, tout en attaquant à la fois Levi pour pacifisme social et le VKPD pour aventurisme. |
Après juillet 1921 |
Pousse à la rupture, après le 3ème congrès de l'IC, puis à la création d'une Internationale nouvelle. Dans la scission du KAPD,
un des dirigeants de la tendance "d'Essen". Consacre alors l'essentiel de son énergie à la KAI. Devant l'échec, se place bientôt "hors
fraction", et souhaite la réunification du KAPD. Se rapproche de la tendance "de Berlin". Meurt convaincu de la venue d'un temps de
réaction dure et longue. |
HÖLZ Max (1889-1933)
Fils d'ouvrier. |
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1914 |
S'engage, est grièvement blessé. Adhère à l'USPD, puis en 1919 au KPD. Pratique l'action directe avec les chômeurs du Vogtland.
Guerillero urbain. |
Mars 1920 |
participe aux combats de la Ruhr. Exclu du KPD en septembre, vient au KAPD. Organisateur de chômeurs, redistributeur de biens
aux démunis. Figure populaire et symbole, sorte de Robin des Bois prolétarien. |
1921 |
pendant l'Action de Mars, dirige (sans coordination avec le KAPD) un groupe armé autonome, à proximité de la grande usine occupée
(Leuna), mais n'établit aucun lien avec ses occupants. |
22 juin 1921 |
Son arrestation déclenche des manifestations du KPD et du KAPD. |
Novembre 1921 |
quitte le KAPD pour le KPD à la suite de querelles où il devient l'enjeu de conflit non seulement entre les deux partis, mais entre KAPD
et AAU-E. Condamné à perpétuité. Devient une cause célèbre, mais lutte aussi lui-même de sa cellule pour l'amnistie des 6.000 prisonniers politiques. |
1928 |
A sa libération, manifestation de 80.000 personnes. Met son prestige au service du KPD. |
1930-33 |
Réside à Moscou. |
1933 |
Se brouille avec les autorités russes. Meurt noyé dans la Volga. On parle d'assassinat par le Guépéou. |
JUNG Franz (1888-1963)
Une vie riche en errances (racontée avec partialité mais non sans intérêt dans Le Scarabée-torpille), où la
littérature et les affaires - parfois illégales, souvent ratées - tiennent plus de place que la politique. |
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Avant 1914 |
Fréquente la bohème artistique et économique. A Munich, se lie au groupe Die Tat (E.Mühsam, G.Landauer); à Berlin, à la
revue de Pfemfert, Die Aktion. |
1914 |
Déserte, est repris, interné, mais réussit à se faire passer pour fou et libérer. Journaliste. Membre du KPD(S) à sa fondation,
puis du KAPD. |
Mai-juin 1920 |
Avec J.Appel, délégué du KAPD à Moscou. Pour atteindre la Russie, les deux envoyés détournent un chalutier appelé Sénateur
Schröder, et le rebaptisent Laufenberg. (Remplacer le nom d'un de leurs dirigeants par celui d'un personnage qui sent le soufre et
attire l'opprobre sur le KAPD témoigne d'un goût de la provocation. Les souvenirs de Jung, riches en détails pittoresques, et qui pourtant relatent
longuement l'équipée en mer, n'en font pas mention.) Succède à Goldstein comme représentant permanent du KAPD au Comité Exécutif de l'IC. Cadre et
organisateur clandestin, notamment pendant l'Action de Mars. Recherché par la police, se réfugie en Russie. Sa vie ultérieure, fort aventureuse
d'ailleurs, a peu à voir avec la gauche communiste. Permanent du Secours Ouvrier International, directeur d'une usine d'allumettes, puis à son
retour en Allemagne journaliste économique, il s'occupe aussi de théâtre et commerce avec la Russie. |
Après 1933 |
Fait partie avec A.Schwab des Rote Kämpfer, organisation anti-nazie clandestine. Arrêté, libéré, il se réfugie à Prague,
puis pendant la guerre en Hongrie. A nouveau arrêté, il finit la guerre pâtissier en Italie, passe aux Etats-Unis, revient en Allemagne. Auteur de
nombreux romans, certains alimentaires. |
KNIEF Johann (1880-1919)
Instituteur à Brême. |
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1916 |
Cofondateur de l'Arbeiterpolitik. Animateur des ISD, devenus IKD en 1918. Dès la fin 1916, préconise un parti séparé de
la social-démocratie. |
1917-18 |
Vit en Hollande, collabore avec Gorter et Pannekoek. Reproche aux spartakistes de ne pas rompre avec le centre (l'aile pacifiste
du SPD exclue début 1917 et devenue l'USPD à Pâques). Pour ce motif, opposé à la fusion IKD-Spartakus dans un futur parti communiste (il insiste
sur le mot communiste, Luxemburg préférant socialiste). |
Décembre 1918 |
Se laisse convaincre par Radek; fusion IKD-Spartakus. Partisan par ailleurs de la participation aux élections. Décède des suites
d'une opération. Avec lui meurt l'un des artisans d'une convergence qui ne s'est pas effectuée entre la "gauche radicale" de Brême (et
du nord du pays en général) et ce qui composera la gauche allemande. D'autres éléments, comme P.Frölich, s'en approcheront aussi avant de s'éloigner. |
LAUFENBERG Heinrich (1872-1932)
Docteur en philosophie. |
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1908 |
Vient à Hambourg. 1909: passe du parti catholique du Centre au SPD. |
1912 |
Privé d'emploi dans le SPD. |
Après 1914 |
organise l'opposition de gauche locale contre l'Union sacrée. Avec F.Wolffheim, qui partage ses combats, il devient fervent défenseur
de l'unionisme et des conseils, notion élargie ensuite au peuple, mais l'ambiguïté de la formule n'en apparaîtra qu'après-coup, quand elle
aura perdu toute ambiguïté. |
Novembre 1918 |
Laufenberg collabore avec les Linksradikalen de Brême, notamment J.Knief. 11 novembre: élu président du Conseil des Ouvriers
et Soldats de Hambourg. 30 novembre: dans un discours, il proclame que la classe ouvrière a le pouvoir, va se rallier les classes moyennes, et qu'une
transition pacifique au socialisme s'avère donc possible. Il n'est pas question alors de guerre révolutionnaire (ni d'ailleurs de boycott des élections,
mot d'ordre essentiel de la gauche communiste). |
16 décembre |
Au congrès national des conseils, à Berlin, dirige le petit groupe des "révolutionnaires unis", et présente la motion
(repoussée) demandant tout le pouvoir aux conseils.
Fin 1918: devient membre du KPD(S). |
Octobre 1919 |
Dans De la première à la seconde révolution, Laufenberg propose l'unité nationale comme moyen de la révolution sociale. |
1er novembre |
Dans Première Adresse au prolétariat allemand, il ne s'agit plus de se défendre contre l'Entente (les alliés vainqueurs en
1918), mais de reprendre une guerre offensive pour accomplir une seconde révolution: seuls "la dictature prolétarienne, le régime des conseils,
l'Etat des travailleurs" sauveront l'Allemagne en tant que peuple. A cette date, personne dans le parti ne s'en émeut. Au congrès du KPD(S)
d'Heidelberg, aucun de ceux qui font feu de tout bois pour exclure les gauchistes n'utilise l'orientation nationale qui se dessine à Hambourg comme arme
contre la gauche, dont pourtant Laufenberg fait partie. Il faut attendre décembre pour que la direction du KPD s'en aperçoive, et prenne alors
l'offensive. La formule "bolchevisme national", due à la plume de Radek, date de cette époque ("bolchevisme-national" en un mot,
Nationalbolshevismus, apparaît au printemps 1920). |
Avril 1920 |
Laufenberg passe au KAPD à sa fondation. Hambourg est alors avec Berlin, sinon avant la capitale, le plus gros district du parti, et
le KAZ hambourgeois son premier journal par le tirage. |
Mars-avril 1920 |
Après le putsch raté de Kapp, la presse SPD et KPD dénonce des contacts qu'aurait noués Laufenberg avec des officiers réactionnaires.
Il dément. Les faits ne semblent pas avérés. |
Avril 1920 |
Communisme contre spartakisme accuse le groupe Spartakus d'avoir poignardé l'armée allemande et organisé la guerre civile. |
Mai 1920 |
Appel aux prolétaires les invitant à libérer la nation, lancé au nom du KAPD qui le désavoue. Ce qui pouvait passer pour de
la confusion s'affirme clairement anti-révolutionnaire. |
Printemps 1920 |
Création d'une Association libre pour l'étude du communisme allemand, surtout composée d'intellectuels et de militaires: contre la
propriété privée, pour une économie communautaire organisée. |
Fin juillet |
Création d'une Ligue des Communistes (1.000 membres à Berlin en 1921). Petit succès, grand scandale, surtout à un moment où l'Armée
Rouge est en pleine offensive (que l'on peut croire victorieuse) contre la Pologne. Beaucoup pensent qu'une nouvelle guerre européenne va éclater, à
laquelle participera la Russie des soviets. Feu de paille, le national-bolchévisme fait en tout cas vendre les journaux, et serait pendant tout 1920
"le plus petit commun dénominateur des craintes de la presse républicaine coincée entre deux extrémismes.." (L.Dupeux, p.128) |
15 juillet 1920 |
"Vous sous-estimez le mal que [le bolchévisme national] cause en sapant l'idée fondamentale du communisme dans son principe.
A mon avis, vous ne pourrez pas cohabiter avec Wolffheim et Laufenberg (..) il est nécessaire de prendre un clair point de vue, précisément dans la
question nationale (..)" (lettre de Pannekoek au KAPD; les mots soulignés le sont par Pannekoek)
14 août: exclusion de Laufenberg et de Wolffheim du KAPD. |
Septembre 1920 |
L'Union des Officiers de Marine marchande se rallie pour un temps au national-communisme. 1921: Laufenberg crée une nouvelle
organisation (secrète), qui est un échec. Retiré ensuite de toute activité publique. |
LEVI Paul (1883-1930)
Juriste de formation. |
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1906 |
Adhère au SPD. |
1913 |
Défend R.Luxemburg dont il devient un des intimes. |
1914 |
Réformé, s'établit en Suisse, se rapproche des bolchéviks. Partisan d'un parti fort et distinct de la social-démocratie. Contribue
à préparer l'union entre spartakistes et IKD. Membre du KPD(S) à sa fondation. |
Janvier 1919 |
Estime l'action insurrectionnelle aventureuse et mal préparée. Prend la direction du KPD après les meurtres de Luxembourg (janvier 1919)
et L.Jogishes (mars). |
Octobre |
Manoeuvre habilement pour exclure la gauche (= la majorité) au congrès d'Heidelberg, mais Lénine et Radek lui reprochent ensuite sa
précipitation à purger le parti. |
1920 |
Promoteur de la pratique de la "Lettre ouverte" censée démasquer les chefs socialistes devant leur base. Egalement un des
inventeurs du "gouvernement ouvrier" associant partis socialiste, communiste, etc. à la gestion du pouvoir. |
Fin 1920 |
Président du VKPD ("V" pour "unifié") après la réunion du KPD avec la gauche de l'USPD centriste (le PC allemand
dispose désormais d'une base de masse ). Perd la direction au profit d'une nouvelle équipe persuadée de la possibilité d'un coup de force. |
1921 |
Publie un livre dénonçant l'aventurisme de son parti dans l'Action de Mars. Exclu pour avoir rendu publique une critique que partagent
à la fois l'IC et une bonne partie du PC allemand. |
1922 |
Rejoint l'USPD, puis le SPD, où il anime une tendance de gauche (certains ex-KAPDistes autrefois exclus par lui et revenus à la
social-démocratie l'y retrouveront). Se suicide lors d'une fièvre. Adversaire acharné de la gauche, mais capable aussi de mettre au service d'une
dialectique fausse des intuitions justes, par exemple l'idée que la révolution n'est pas une question de forme d'organisation. |
LUXEMBURG Rosa (1871-1919)
1899 |
Début de sa lutte anti-révisionniste en Allemagne, et polémique contre la "droite" (Bernstein). |
1910-12 |
Rupture avec le "centre" (Kautsky). |
A partir de 1914 |
Organise l'opposition à la guerre, anime le groupe Internationale (1915), qui devient Spartakus. |
1916 |
La Crise de la social-démocratie (ou "Junius-brochure"): analyse de la guerre comme impérialiste, mais avec
perspective du retour à une social-démocratie authentique (d'autres, dont Lénine et Pannekoek, diagnostiquent l'ouverture d'une période révolutionnaire
par le choc de la guerre exacerbant les luttes de classes). |
Janvier 1917 |
Exclue (avec toute l'opposition) par le SPD. |
Pâques 1917 |
Participe avec Spartakus à la fondation de l'USPD, en compagnie de tout l'ex- "centre" du parti. (Loin d'être un groupuscule,
l'USPD revendique 120.000 membres, contre 170.000 restés au SPD.) |
Décembre 1918 |
Réticente (comme Levi et Jogishes) à se séparer de l'USPD, de crainte de se couper des masses. Rédige le programme de ce qui va devenir
le KPD(S) ("S" pour "Spartakus"). |
30 décembre 1918 |
Mise en minorité au congrès de fondation sur la question parlementaire (le congrès refuse la participation aux élections), elle obtient
cependant que la question syndicale soit renvoyée en commission. |
Janvier 1919 |
Désapprouve la tentative insurrectionnelle dans laquelle se lance le parti (notamment Karl Liebknecht), mais ne s'en désolidarise pas,
et s'y engage jusqu'à y être assassinée par des militaires. |
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Nul ne sait ce qu'elle aurait fait ensuite, ni par rapport à une gauche communiste qu'elle désapprouvait, ni par rapport
à une Internationale dirigée par des bolchéviks avec lesquels elle avait de sérieux désaccords. Mais la gauche communiste s'est aussi formée en Allemagne
(et en Hollande) grâce à une décantation où Luxemburg a joué un rôle éminent, par son insistance sur l'autonomie organisée des masses, la critique des
appareils, en particulier bolchévik (Gorter et Pannekoek n'abordaient pas le sujet avant guerre, ni même avant 1919-20), sans oublier - ce qui n'est pas
rien - le rejet de la nation.
Elle a donné à comprendre que le processus révolutionnaire n'est ni institutionnel, ni mené par un parti qui l'aurait préparé, mais la radicalisation des
prolétaires à partir de leur propre condition et qui en s'organisant prennent conscience de leurs actes. Par Réforme sociale ou révolution (1899),
Questions d'organisation de la social-démocratie russe (1904), Grève de masse, parti et syndicat (1906), La question nationale et
l'autonomie (1909), et L'Accumulation du capital (1913), R.Luxemburg a contribué à une critique qu'elle n'a pu effectuer. |
MERGES August (1870-1945)
Fils d'ouvrier. |
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1890 |
Adhère au SPD. Fait partie du groupe Spartakus à Brunswick. |
Novembre 1918 |
Préside la République Socialiste de Brunswick. |
1919 |
Elu député, renonce publiquement à son mandat. Membre du KAPD. |
Juillet 1920 |
envoyé à Moscou par le parti, y retrouve Rühle, prend connaissance des "21 conditions" d'admission d'un parti à l'IC.
Décide avec Rühle de ne pas participer au 2ème congrès (dont l'ouverture est imminente), malgré l'insistance des bolchéviks, leur promesse d'une
voix délibérative pour le KAPD, et même leur renoncement à l'obligation de se fondre dans le KPD. Reste au KAPD jusqu'en 1921. Membre ensuite
seulement de l'AAU-E. |
1926-33 |
rejoint un groupe dirigé par Pfemfert, lequel évolue vers le trotskysme. |
1933-35 |
anime un groupe clandestin. |
1935 |
Arrêté, emprisonné presque jusqu'à la fin de la guerre. Meurt en mars 1945, peu après sa libération. |
MEYER Ludwig
Pseudonyme: Bergmann. Ouvrier métallurgiste de Leipzig. Fait partie du groupe Spartakus. Militant du KAPD. |
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1921 |
Délégué au 3ème congrès de l'IC, intervient sur la question syndicale. |
PANNEKOEK Anton (1873-1960)
Né en Hollande. Fils d'un chef d'entreprise libéral. Astronome aux travaux reconnus dans les milieux scientifiques. |
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1899 |
Adhère au SDAP (parti socialiste hollandais). |
Avant 1914 |
Un des théoriciens anti-révisionnistes les plus actifs, aux écrits lus dans tout le mouvement socialiste international. |
1906-14 |
Vit en Allemagne, "révolutionnaire professionnel", enseignant et propagandiste rémunéré par le SPD.
Prend part aussi au mouvement en Hollande. |
1907 |
Membre du groupe De Tribune, organe de la gauche du SDAP. |
1909 |
Quand ce groupe, exclu, forme un (petit) parti, Pannekoek y participe. Lénine appuie les scissionnistes, Luxemburg les désapprouve.
Dans les années précédant 1914, un des porte-parole de la gauche de Brême (où il réside), la plus avancée du SPD. Cf. Divergences tactiques dans
le mouvement ouvrier (1909). |
1910-12 |
Reprend l'idée de Marx sur la Commune de 1871: le prolétariat ne peut se servir de la machine d'Etat existante.
Action de masse et révolution (1912) affirme la nécessité de détruire l'Etat bourgeois, d'autant que l'époque impérialiste
va aggraver les luttes de classes, non les apaiser comme le croit la majorité de la social-démocratie. La révolution est destruction
(forcément violente) du pouvoir d'Etat. En 1917, Lénine rendra hommage à cette intuition dans L'Etat et la Révolution.
La confluence est indiscutable. La différence, c'est que Pannekoek n'a pas fini chef d'Etat. |
1912 |
Lutte de classe et nation: analyse de la nation comme produit historique de la société, qui disparaîtra avec
elle mais d'ici là divise les prolétaires. Critique implicite du "droit des nations à disposer d'elle-même", donc, sur ce point, divergence
avec Lénine (dont la position sur cette question ne faisait d'ailleurs pas l'unanimité parmi les bolchéviks).
Comme Luxemburg et Lénine, Pannekoek attaque ce qu'il nomme le "radicalisme passif" de Kautsky. Comme Lénine et à la différence de Luxemburg,
il croit nécessaire de rompre avec le réformisme aussi sur le plan organisationnel. Mais contrairement à Luxemburg (et au Trotsky de
Rapport de la délégation sibérienne et Nos tâches politiques), il ne se livre pas à une critique du bolchévisme : à cette époque,
Pannekoek ne se prononce pas sur Que faire ? ni sur les fondements du parti de Lénine. |
Après 1914 |
Position anti-Union sacrée, mais aussi compréhension que "l'Internationale est morte de l'intérieur", non d'une trahison,
mais parce que partis socialistes et syndicats n'avaient pour fonction que d'obtenir des réformes, non d'empêcher les catastrophes comme 1914,
encore moins de faire la révolution. |
1915 |
Soutient le mouvement internationaliste de Zimmerwald. |
1916 |
Participe au Vorbote ("Le Précurseur"), en commun avec Lénine, Radek, Zinoviev, Gorter. |
1919 |
Position anti-parlementaire. 1919-20: La Révolution mondiale et la tactique communiste pose plusieurs points fondamentaux :
l'inutilité de rebâtir ce qui a failli; la durée sans doute longue du processus révolutionnaire et donc la vanité de chercher à en accélérer le cours
(par un grand parti qui encadrerait les masses comme par un petit qui les aiguillonnerait); enfin l'existence d'un mouvement mondial, Asie comprise,
de rejet du capitalisme. La révolution ne se fera pas simplement en dehors des syndicats et partis socialistes, ou sans eux, mais contre eux.
Pannekoek soutient le KAPD, le presse de se débarrasser de la tendance national-bolchévik. Par rapport à Gorter, il se montre plus conseilliste
qu'ouvriériste. Mi-1920: il estime inutile de répondre à La Maladie infantile. |
1921-27 |
Retiré de l'action publique, il se consacre à l'astronomie. Reste en dehors du PC Ouvrier de Hollande (équivalent pour ce pays du
KAPD allemand, mais ne regroupant qu'un dixième des effectifs du PC hollandais officiel). De 1927 à la fin de sa vie, activité surtout théorique,
sans adhérer formellement à aucune organisation. Participe aux activités du Groupe des Communistes Internationalistes de Hollande. Plus que réservé
sur l'agitation (verbale, inévitablement) de la plupart des restes de la gauche allemande. |
1933 |
Pannekoek analyse la prise du pouvoir par les nazis comme conséquence logique de la contre-révolution entamée par les socio-démocrates
après 1918. Sous l'Occupation allemande, vit en Hollande. 1941: commence la rédaction des Conseils ouvriers, bilan d'un siècle de mouvement
prolétarien dont l'organisation en conseils donnerait le sens et l'objectif final. L'expression la plus claire du communisme de conseils devenu
conseillisme. Pannekoek doute qu'une révolution sorte de cette guerre comme ce fut le cas en 1917, et invite à s'intéresser au capitalisme (et au
prolétariat) américain. |
1946 |
Parution des Conseils ouvriers en Australie et en anglais. |
1952 |
correspond avec Chaulieu-Castoriadis. La publication de ces lettres dans Socialisme ou Barbarie reste l'unique marque
d'intérêt de ce groupe pour la gauche allemande.
Pannekoek a mis en lumière au moins deux idées fortes: l'autonomie du prolétariat; l'impossibilité de refaire le mouvement ouvrier, ni celui d'avant
1914, ni celui de 1917-21, période où "le prolétariat ne se montra guère à la hauteur de sa mission historique, tandis que la bourgeoisie sut
exploiter à fond ses carences" (écrit en 1927). |
PFEMFERT Franz (1879-1945)
Ecrivain et critique. Une des figures de proue de l'expressionnisme. |
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1911 |
Fonde Die Aktion, cadre où se mêlent avant-garde artistique, essais politiques et actualité, marqués d'anarchie. |
Avant 1914 |
Soutient la gauche du SPD, mais appelle de ses voeux un "nouveau parti ouvrier". |
1915 |
Lance un "parti socialiste anti-national". Adhère au KPS(S) à sa fondation, puis au KAPD, mais comme Rühle hostile à l'idée
de parti. |
1921 |
Reproche au KAPD son comportement pendant l'Action de Mars. Exclu du parti pour ce motif. Un des dirigeants de l'AAU-E.
Anime ensuite un groupe sur des positions voisines de l'AAU-E, publiant un journal Spartakus, et appelé pour cette raison
"1Spartakus 2". Pendant toutes ces années, sans jamais être l'organe d'un groupe, Die Aktion se sera fait le porte-parole des
courants les plus radicaux du mouvement ouvrier. |
A partir de 1926 |
Pfemfert, par ailleurs ami personnel de Trotsky, se rapproche de plus en plus de l'Opposition de Gauche (trotskyste). Emigre en 1933. |
PLÄTTNER Karl (1893-1933)
Famille ouvrière. Opposant à la guerre, emprisonné. Fondateur des IKD à Dresde. Appartient au KPD(S) dès sa fondation,
de même au KAPD, dont il sera un temps le responsable militaire. |
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1920 |
Mène des actions armées dans la Ruhr. Organisateur de guerillas urbaines, d'expropriations (en clair, de vols et/ou de hold ups)
pour financer le parti. Mais aussi auteur de textes théoriques, entre autres de critiques de Rühle. Exclu (à l'échelon local) par le KAPD de Leipzig
pour action par trop "individuelle". |
1921 |
Dans l'Action de Mars, il joue un rôle au moins aussi important que Hölz. Condamné et détenu de 1921 à 1928. Selon F.Jung, aurait
rédigé un Eros en prison "riche en analyses psychologiques profondes". |
1928 |
Amnistié. Il passe au KPD. Tué en 1933, soit au camp de Buchenwald, soit en franchissant la frontière tchèque. |
RADEK Karl (1885-1940 ?)
En Allemagne depuis 1908. A Brême, lié à Pannekoek qui (contre Luxemburg) prend sa défense dans une très sombre accusation
de vol. Polémique avec Kautsky. Participe pleinement à ce qui n'est pas une opposition de gauche structurée, à peine une tendance, mais certainement
une convergence. La guerre va accentuer la tendance tout en scindant la convergence. |
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1914 |
Radek part en Suisse. Position internationaliste. Collabore avec l'Arbeiterpolitik de Brême ainsi qu'avec les bolchéviks,
mais en désaccord avec Lénine sur la question nationale. |
1918 |
Participe à la Révolution russe. Vice-commissaire aux Affaires Etrangères. Le "radical de gauche" d'Allemagne du nord revient
de Russie anti-spontanéiste et décidé à mettre au pas les manifestations de gauchisme. |
Fin 1918 |
Clandestin à Berlin, il prend part au congrès fondateur du KPD(S). |
Janvier 1919 |
Déconseille la tentative d'insurrection. Février: arrêté, emprisonné pendant dix mois, il fait vite de sa cellule un lieu de réunion
et d'activité intense. Radek est alors convaincu que la révolution allemande se fera attendre, et qu'en conséquence le régime soviétique, au lieu de
vivre en confrontation systématique avec l'Etat allemand, doit revenir à la diplomatie classique, et tirer profit de ce que ces deux pays sont, après
1918, les exclus de la communauté des nations. Il reçoit en prison des représentants haut placés de la politique, des affaires et de l'armée allemandes.
Jette les bases de la future collaboration germano-soviétique: traité de commerce (mai 1921); accord de Rapallo (1922). (Collaboration autant militaire
qu'économique. |
En 1926 |
Le scandale de "l'Affaire des grenades" révélera que des usines russes livraient depuis longtemps des armes à la Reichswehr,
qui disposait en Russie de terrains d'aviation.) Sur cette période de la vie de Radek, cf. son Journal paru en allemand. |
1919 |
Appuie Levi pour faire du KPD un parti sérieux et efficace, et donc mater la gauche, comme l'annonce sa Contribution à la tactique
du communisme. /td>
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Fin 1919 |
Après le congrès d'Heidelberg, reproche à Levi d'avoir trop vite purgé le parti. Un vrai bolchévik aurait mieux manoeuvré.
Co-concepteur de la tactique de la "Lettre ouverte". |
1921 |
Virage tactique, "de toute évidence pour soulager la pression qui pèse sur la Russie" (Broué). Radek et une partie de la
direction de l'IC (mais non Lénine, généralement hostile aux aventures, et qui ne semble pas avoir suivi l'affaire de près) poussent le KPD à
l'offensive (l' "Action de Mars") qui finit en déroute. |
Fin 1919 |
Face à l'occupation française de la Ruhr, à l'inflation folle et à une crise politique intense marquée d'agitations et de
conspirations nationalistes, Radek accentue et justifie une orientation fortement "nationale" du KPD. Ce que Wolffheim et Laufenberg voulaient
pratiquer en faveur de la révolution (ce qui était absurde), l'est ensuite au bénéfice de l'Etat russe (ce qui, de ce point de vue, était logique)
et de l'éphémère promotion de dirigeants d'un mouvement ouvrier allemand bureaucratisé. |
RASCH Fritz
Ouvrier berlinois. Dans le KPD(S), dirigeant de la gauche. Un des fondateurs du KAPD. |
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Novembre 1920 |
Il séjourne à Moscou en compagnie de Gorter et Schröder, assiste à deux sessions de l'Exécutif élargi de l'IC. |
Mars 1921 |
Envoyé avec Jung en Allemagne centrale pour coordonner l'action légale et illégale afin de dynamiser les prolétaires. |
1923 |
Cesse son activité politique. |
REICHENBACH Bernard (1888-1970)
Pseudonyme: Seeman. |
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Avant 1914 |
Dirigeant des étudiants socialistes. |
1915-17 |
Mobilisé. Membre fondateur de l'USPD, du KPS(S), du KAPD. |
Juillet 1921 |
Délégué au 3ème congrès de l'IC, intervient sur la situation économique mondiale. (Lire ses souvenirs sur Moscou 1921
dans (Dis)Continuité, n°11, 2001). Dans la scission du KAPD, suit la tendance "d'Essen". |
1924 |
Revient au SPD. Un temps membre du SAP (parti issu d'une opposition de gauche dans le SPD). Fait partie des Rote Kämpfer
comme d'autres ex-KAPDistes (Schröder, Schwab).
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RÜHLE Otto (1874-1943)
Intérêts multiples, pour l'histoire et l'économie, mais aussi la pédagogie, l'éducation, la psychanalyse. Auteur dans ces
derniers domaines des livres suivants: |
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1911 |
Programme scolaire socialiste |
1912 |
Questions de base de l'éducation |
1925 |
Psychologie de l'enfant prolétarien |
1930 |
Histoire culturelle et sociale du prolétariat |
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Un de ceux qui ont tenté de penser la révolution dans toutes ses dimensions: |
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1911 |
Député SPD à la Diète de Saxe. |
1912 |
Député SPD au Reichstag. Sympathise avec la gauche du parti. |
Mars 1915 |
Le second député, après Liebknecht, à refuser le vote des crédits de guerre. |
Janvier 1916 |
Un des premiers à appeler à la scission. Participe à la fondation de la Ligue Spartakus. |
1917 |
Dirigeant des IKD. |
Fin 1918 |
Rôle actif en Saxe, où sa tendance sort rapidement des conseils (dominés par les socio-démocrates). Porte-parole de la majorité de
gauche au congrès fondateur du KPD(S), présente (contre Luxemburg) la motion anti-parlementaire qui l'emporte. |
Octobre 1919 |
Participe au congrès d'Heidelberg. Propagandiste de l' "organisation unitaire". |
Avril 1920 |
Contribue à la fondation du KAPD, sous réserve que le parti se dissolve bientôt dans l'AAUD. |
Juillet 1920 |
Délégué à Moscou auprès de l'IC, il refuse de prendre part à son 2ème congrès. |
Octobre |
Exclu pour ce motif du KAPD. Il retient notamment de son séjour que "Les ouvriers russes sont encore plus asservis, opprimés,
exploités que les ouvriers allemands." (KAZ de Berlin, novembre 1920) Il est l'un des initiateurs de la fondation de l'AAU-E. |
1925 |
Se retire de la politique "militante". Reprend ses travaux culturels et économiques.1932: La Crise mondiale.
Vers le capitalisme d'Etat (sous le pseudonyme de C.Steuermann ). |
1933 |
Emigre à Prague, puis au Mexique (1936). Dirige avec J.Dewey le comité pour l'examen des accusations staliniennes contre Trotsky.
Discussions avec celui-ci, face à qui Rühle maintient ses positions. Devant la guerre qui vient, refus du front anti-fasciste. |
Septembre 1939 |
La lutte contre le fascisme commence par la lutte contre le bolchévisme (alors publié dans la revue animée notamment par Mattick,
Living Marxism ). Il annonce la fin de la démocratie, non dans ses formes mais dans son contenu, et le triomphe des principes fascistes
(domination totale du capital et de l'Etat sur la société). Son intérêt pour la pédagogie (qui l'a fait taxer d' "éducationnisme") ne
l'empêche pas d'écrire: "Les hommes n'apprennent rien de l'histoire. Les ouvriers non plus." (Fascisme brun, fascisme rouge, 1939) |
SCHRÖDER Karl
Fils d'enseignant. Etudes de philosophie. Adhère au SPD. Spartakiste. Dirigeant berlinois du KPD, puis du KAPD. |
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1920 |
Avec Gorter et Rasch, négocie à Moscou l'entrée du KAPD dans l'Internationale. |
1921 |
Devant le peu d'impact de l'action des délégués KAPDistes au 3ème congrès mondial, il préconise la rupture avec l'IC. D'abord
sceptique sur l'avenir d'une "IVème" Internationale, il finit par en accepter l'idée. Après la scission du KAPD, un des chefs de la
tendance "d'Essen". |
1922 |
Démoralisé, de moins en moins actif dans le KAPD. |
1924 |
Retour au SPD, où il organise les anciens du KAPD (comme Goldstein) et rejoint un groupe oppositionnel animé par P.Levi.
Fondateur des Rote Kämpfer, groupe clandestin anti-nazi après 1933, qui sera démantelé par la Gestapo en 1936, et
Schröder lui-même condamné. Après guerre, membre de la SED (parti unique stalinien d'Allemagne de l'Est). |
SCHWAB Alexander (1887-1943)
Docteur en philosophie. |
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1907 |
Adhère au SPD. Membre de Spartakus, du KPD, cofondateur et dirigeant du KAPD. Proche de Schröder à Berlin. |
Juillet 1921 |
Délégué au 3ème congrès de l'IC, intervient sur la situation économique mondiale. |
1922 |
Quitte le parti pour des motifs personnels, mais refuse de revenir au SPD, et garde des liens avec le KAPD.
Membre des Rote Kämpfer. Mort en camp de concentration. |
WOLFFHEIM Fritz (1888-1936 ? 1943 ?)
Comme s'il fallait une contradiction de plus, malgré certaines allusions antisémites dans ses écrits, Wolffheim est juif,
ce que ne manquent pas de lui rappeler divers réactionnaires. Journaliste de profession, il vit quelques années aux Etats-Unis. |
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1912-13 |
Collabore avec les IWW de San Francisco. |
1913 |
A Hambourg, rencontre Laufenberg. Pendant la guerre: théoricien des unions industrielles comme organisation de la totalité des
travailleurs et de la production et fondement de la société future, au-delà de la séparation syndicat/parti. |
Novembre 1918 |
Rôle de premier plan dans la révolution à Hambourg. Pour plusieurs années, son activité se confond ensuite avec celle de Laufenberg.
Cosignataire de Démocratie et organisation (1915), Première Adresse au prolétariat allemand (1919), Appel de Mai aux
prolétaires (1920), Communisme contre Spartakisme (1920), Moscou et la Révolution allemande (1920). |
1920 |
Cofondateur de la Ligue des Communistes. |
Après 1922 |
Continue seul la Ligue, réduite à un groupuscule. Abandonne tout lien avec le mouvement ouvrier ou communiste, mais en conserve des
références, mêlant toujours les conseils et leur dictature révolutionnaire à ses nouvelles théorisations. Evolue très vite vers et avec des nationaux
révolutionnaires, c'est-à-dire des éléments d'abord et essentiellement nationalistes, mais nourrissant leur nation de contenu ou de rêve social,
voire socialiste. |
1929 |
Wolffheim exalte la Vie, la vieille Prusse, la communauté, le destin. |
1930 |
Il décrit la classe ouvrière allemande comme le "peuple de l'avenir", "noyau de toutes les nations",
"élargissant le germanisme à l'humanité". Les nazis le jettent dans un camp de concentration, où il mourra. |
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